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Magnifiques espagnols ! Tous les superlatifs ne pourrait décrire l'incroyable déculottée subie par la "Squaddra Azzura" face à une équipe d'Espagne qui a marqué cette finale d'une empreinte qui restera gravée longtemps sur la pelouse du Stade Olympique de Kiev. Le couteau entre les dents, les ibériques ont attaqué le match comme des morts de faim, leur objectif de devenir la première équipe à gagner trois titres majeurs d'affilée en ligne de mire. Se montrant d'emblée très pressants sur la défense italienne, les espagnols plaçaient leur première banderille à la 10ème minute suite à une très belle action collective mettant en valeur leur jouerie, Xavi et Iniesta échouaient de peu face au légendaire Buffon. Pendant ce temps, Pirlo, le maître à jouer des italiens, était bien surveillé par la défense espagnole et son rayonnement n'avait pas sa portée habituelle.

A la 15ème minute, sur un superbe débordement de Fabregas qui gagnait son duel face à Chiellini, Silva arrivait à point nommé pour reprendre son centre en retrait et placer de la tête le ballon en pleine lucarne. Buffon, impuissant, ne pouvait que constater les dégâts. A la 20ème minute, Chiellini, qui était revenu d'une longue blessure face à l'Allemagne devait céder sa place pour une blessure au genou ce qui contrecarrait probablement les plans de l'entraineur Prandelli.

"La Roja" déroulait et montrait par sa jouerie clairement son évidente supériorité. L'Italie tentait de se montrer dangereuse sur des coups de pieds arrêtés mais n'inquiètait pas spécialement Casillas. La première alerte pour ce dernier se situait à la 29ème minute lorsque Cassano frappait entre les jambes de Piqué mais l'envoi était trop faible pour réellement surprendre le dernier rempart madrilène. Trois minutes plus tard, Cassano refaisait parler de lui et son tir puissant était difficilement repoussé par Casillas, encore une fois impeccable. Depuis le but encaissé, l'Italie était bien en jambe et possédait la balle à 53% ce qui attestait de sa détermination à remonter au score. Malheureusement, le fantasque Balotelli, était transparent lors de cette première mi-temps et sa frappe de la 38ème minute passait au dessus du but espagnol. On arrivait ainsi à la 41ème minute lorsque l'Espagne ponctuait une action brillante avec une finition signée Jordi Alba, la nouvelle merveille du FC Barcelone, qui, sur une passe dans l'intervalle et la profondeur de la défense italienne plaçait une frappe du gauche imparable pour Buffon. La pause arrivait à point nommé pour les hommes de Prandelli qui allait devoir redoubler d'efforts pour annuler le passif de deux buts.

2ème mi-temps, l'un qui rit, l'autre qui pleure

La deuxième mi-temps commençait comme elle s'était terminée, avec une équipe espagnole qui sonnait une première fois l'alerte avec Fabregas qui semait le chaos dans la défense italienne, le 3-0 était manqué de peu. Il aurait pu tomber sur un penalty flagrant à la 50ème minute suite à une main de Bonucci dans la surface italienne mais les trois arbitres ne voyaient pas le bras pourtant largement décollé du défenseur italien. A se demander vraiment à quoi sert l'arbitre de surface s'il n'est pas capable de signaler une faute pareille.

Chanceux, les italiens se retroussaient alors les manches et se révoltaient à la 51ème sous l'impulsion de Di Natale qui allumait Casillas du gauche mais ce dernier s'avérait être, encore une fois, une muraille infranchissable. La bonne période italienne allait trouver sa conclusion par la blessure malheureuse de Thiago Motta à la 61ème minute, entré cinq minutes plus tôt. Ce dernier étant le troisième changement de Prandelli, l'Italie se voyait forcée de terminer le match à dix. Terrible coup du sort qui scellait les espoirs italiens. Pour vaincre cette équipe d'Espagne, il fallait non seulement jouer à 110% mais ne pas être réduite à dix. Les transalpins baissaient alors le pavillon et semblaient résigner.

Le reste de la rencontre tournait au calvaire et l'Espagne en profitait pour enfoncer le clou et donner à la partie une allure de fessée pas vraiment méritée pour ces courageux italiens. C'est d'abord Torres, fraîchement entré, qui trompait Buffon à la 82ème d'un plat du pied dans le petit filet. Puis c'est encore lui qui, sur une percée brillante, servait Mata en retrait qui frappait facilement dans le but vide pour le 4-0. La pilule était dure à avaler, le visage décontenancé de Balotelli en disant long sur la désillusion italienne. Les fans espagnols scandaient des "Olés" sur la passe à dix de leur équipe favorite et étaient prêt à savourer ce titre de champion d'Europe. La rencontre aurait même pu se terminer sur une "Manita" (5-0) si Ramos avait réussi à appuyer plus sa talonnade de la 92ème minute qui ne surprenait pas Buffon. 4-0, le match se terminait enfin pour l'Italie qui ne méritait pas pareil traitement après son très beau tournoi. L'Espagne peut sourire, l'Italie aura manqué son rendez-vous final, étant sur ce match d'un niveau clairement inférieur à la jouerie espagnole.

Poker menteur ?

Quelle claque. Quelle leçon de football. Ces deux simples exclamations n'expriment même peut-être pas assez fort l'impression laissée par l'équipe d'Espagne suite à cette finale disputée au Stade Olympique de Kiev. Embourbée dans une certaine léthargie et voyant son niveau de jeu stagner depuis son match contre la France, les joueurs du coach espagnol Del Bosque ont démontré qu'ils devaient être probablement d'excellents joueurs de poker dans une vie antérieure. Bluffant tout le long de la compétition, ils n'ont jamais donné l'impression d'avoir abattu toutes leurs cartes. Seul le match contre l'Irlande montrait jusque là leur réel potentiel offensif. Leur main était solide, ils ont eu raison de miser en premier lieu sur leur solidité défensive ne concédant ainsi qu'un seul but de tout le tournoi contre cette même Italie. Mais arrivée à cette finale, "La Roja" a fait "tapis" et a abattu son jeu flamboyant, estomaquant les spectateurs par leur jouerie et mettant dans leur petits souliers une "Squaddra Azzura" qui n'aura quasiment jamais eu son mot à dire face à la furia ibérique. Elle cueille un titre finalement mérité car comme lors d'un Tour de France, l'important n'est pas de porter le maillot jaune durant la majorité des étapes mais d'être prêt au bon moment, à l'étape qui fera la différence et elle a su élever son niveau de jeu au moment fatidique tandis que l'Italie, elle, s'est écroulée dans les derniers mètres, jouant, il est vrai, d'une certaine malchance face à ses deux blessés. La blessure de Thiago Motta à la 60ème minute aura plombé les espoirs d'un retour italien alors que l'Italie était dans une bonne dynamique, réussissant plusieurs fois à inquiéter Casillas.

L'Espagne peut ainsi prétendre sérieusement au rang de meilleure formation de tous les temps, ses trois titres majeurs remportés lui ouvre la porte d'une possible victoire lors de la Coupe du Monde 2014 qui aura lieu au Brésil. L'ultime exploit qui se présente à eux sera de devenir la première formation européenne à s'imposer sur le continent sud-américain lors d'une Coupe du Monde. Fort de ses trois titres, elle peut y arriver. Rendez-vous dans deux ans avec nous pour le verdict final !

Par Matias Sancho